Vous trouverez ici l’interview de la fille de Kazuo Kamimura : Migiwa Kamimura. Retrouvez l'intégralité de l'interview sur Manga-News.
Au départ, il voulait travailler dans la publicité, et il est allé vers le manga par hasard, d'abord en faisant simplement des illustrations. Son premier manga remonte à 1969, et il connut vraiment le succès en 1972 grâce à Lorsque nous vivions ensemble. Ce fut quelque chose d'assez inattendu pour lui : son rythme de vie a alors profondément changé, car il devait soudainement produire entre quatre cents et cinq cents pages par mois! A partir de là, mon père n'a jamais cessé de travailler, jusqu'à son décès, à l'âge de 45 ans.
Mon grand-père était beaucoup plus âgé que ma grand-mère, et il est décédé alors que mon père n'était encore qu'un collégien. Sa mère l'a donc élevé seule, en travaillant en parallèle dans un bar pendant la nuit. Il a donc vécu aux côtés d'une femme à deux visages : la mère douce et attentionnée et la femme active, se démenant pour nourrir sa famille, quitte à être plus sévère. C'est à mon avis ce qui l'a beaucoup marqué.
C'est difficile de trouver une qualité ! (rires) En tous cas, je crois que je lui ressemble beaucoup, physiquement comme dans le caractère, et j'ai les mêmes goûts que lui. Hélas, je n'ai pas eu beaucoup d'occasions de partager avec lui, mais j'appréciais la liberté qu'il me laissait. En réalité, c'était un homme très timide: quand je suis devenue une lycéenne, il n'arrivait même plus à me regarder dans les yeux ! Je n'avais que vingt ans lorsqu'il est parti, et aujourd'hui j'ai l'impression de le connaître davantage grâce à ses œuvres que par les échanges que nous avions. Du côté de ses défauts, je dirais qu'il faisait trop souvent pleurer ma mère, du fait de ses absences répétées. Il n'était pas vraiment un bon mari…
En réalité, il reste plus d'œuvres inédites que d'œuvres déjà publiées ! (rires) Mon père a écrit de très nombreuses histoires courtes pour des magazines de prépublication, mais seule une petite partie d'entre elles a vu le jour en volumes reliés. Mais j'ai aussi pour objectif que ces récits oubliés ressurgissent tous un jour ou l'autre.
Oui, beaucoup même ! (rires) Lorsque je suis allée à Angoulême en 2008, j'ai rencontré beaucoup de personnes qui sont revenues sur les aspects violents et érotiques de Lady Snowblood... alors qu'en réalité, c'est une de ses œuvres les plus "soft" sur le sujet ! Cela m'a un peu refroidie sur le moment, mais maintenant je vais essayer de présenter d'autres titres au fur et à mesure, en surveillant les réactions…
Ce serait en effet une bonne idée d'avoir un lieu fixe, qui permettrait de conserver ses travaux, et bien sûr de les exposer.